Claude Rabayrol informe les Najacois via L’Aveyron magazine

Le conseiller municipal de Najac et « référent » de la commission agriculture, a réservé la primeur de ses intentions en matière de cession de son activité élevage, au… bulletin de communication du conseil départemental : les terres partent à l’agrandissement.

Extrait de l’encadré paru dans L’Aveyron magazine n°233

Claude Rabayrol a été élu aux dernières élections municipales sur la liste opposée à celle de « Najac ensemble » (majoritaire). Il est par ailleurs membre de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de l’Aveyron. Mais cela ne l’a pas empêché d’être désigné, peu après les élections, « référent » de la commission municipale « agriculture », sous-commission de la commission « environnement ». Ce qui avait fait grincer quelques dents.

Questionnaire envoyé à la fin de l’année
Créée dès le 15 août, cette commission n’a produit qu’un questionnaire destiné aux « exploitants » agricoles de Najac visant notamment à connaître leurs attentes en matière de cession éventuelle de leur activité. En effet, une bonne part d’entre eux approche de la retraite. Le questionnaire a fini par être envoyé à la fin de l’année. Mais on apprend dans Lo Najagól novèl de mars 2021 que seulement « environ un quart des questionnaires envoyés » ont été retournés.

Ce que ne dit pas le bulletin municipal, c’est que parmi les personnes qui n’ont pas renvoyé le questionnaire, figure un certain… Claude Rabayrol. Qui est aussi exploitant agricole à Béluel et proche de la retraite. Il n’a donc pas répondu au questionnaire élaboré par la commission dont il est le référent. Et a visiblement préféré réserver la primeur de ses intentions à L’Aveyron magazine de mars/avril 2021 qui est distribué en ce moment dans les boîtes aux lettres.

« Mon voisin reprend l’activité élevage »
Il déclare au bulletin (p15) : « J’élève 60 vaches sur 60 hectares, je commercialise des veaux sous la mère. Mon voisin reprend l’activité élevage et je souhaite m’associer avec un jeune agriculteur pour développer justement cette commercialisation. L’outil de travail est opérationnel. » En illustration, on peut voir Claude Rabayrol, bras dessus, bras dessous avec son voisin, Fabien Verdier (Gaec de la Prade), également membre de la commission agriculture.

Juste au dessus de l’encadré, il y a une interview de Romain Déléris, président du syndicat des Jeunes agriculteurs de l’Aveyron, installé à Saint-André-de-Najac, qui déclare : « Notre vocation est claire : favoriser l’installation et la transmission et donner l’envie de faire ce métier ! » Pas de chance : pour le cas Rabayrol-Verdier, il faut plutôt parler d’agrandissement que d’installation.

En terme de Politique agricole commune (PAC), voici les aides touchées :
En 2017-2018 :
Fabien Verdier : 20 240 €
Gaec de la Prade : 66 069 €
Claude Rabayrol : 36 438 €
En 2018-2019 :
Gaec de la Prade : 67 085 €
Claude Rabayrol : 37 027 €
(source : Telepac)

Un paysan de moins sur la commune
Le Gaec de la Prade a également déposé, fin décembre, une autorisation d’exploiter (1) pour 8,6 hectares supplémentaires correspondant à une partie des terres exploitées auparavant par Marie-Paul et Jean-Paul Déléris qui cessent leur activité. Pour un total d’exploitation qui devrait donc largement dépasser les 100 hectares. Une chose est sûre, à l’heure où la FNSEA – et d’autres – ne cesse d’alerter sur la baisse du nombre de paysans (2), cela en fera un de moins sur la commune.

Les terres auraient-elles pu intéresser d’autres porteurs de projets, gros ou petits ? On ne le saura probablement pas. Il en existe pourtant. À moins qu’ils se positionnent lors du dépôt de la demande d’autorisation préalable d’exploiter (3) ? Il est trop tard pour les terres Déléris mais pas encore pour celles de Claude Rabayrol.

Notons également que le Gaec du Bosc des champs (gérants : Maugan De Campos et Jean Michel Calmettes) qui cultiverait 90 ha (lire ici) s’est également positionné sur les terres de Martine et Jean-François Granier à Cassagnes pour une surface supérieure à 40 ha (voir ici, page 4). Pour ce dossier, la date limite de dépôt des demandes concurrentes est le 16 avril.

Najac infos reviendra prochainement sur le mécanisme de contrôle des structures agricoles.

Lire aussi : « La FNSEA joue un rôle dans la course à l’agrandissement » (Propos d’un adhérent de la FNSEA, Libération, 2/09/2015)

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(1) Les autorisations d’exploiter devraient être affichées en mairie de Najac mais elles ne le sont pas. Et on ne sait pas, pour l’instant, pourquoi. Pour ceux qui ont Internet – ce qui doit être le cas des lecteurs de Najac infos – on peut les consulter ici.
(2) Il a été divisé par 4 en presque quarante ans, selon L’Insee, passant de 1,6 millions en 1982 à 400 000 en 2019.
(3) Sur l’autorisation d’exploiter : « Afin de préserver la viabilité des exploitations agricoles et de favoriser l’installation d’agriculteurs, la mise en valeur de terres agricoles peut être soumise à une autorisation préalable d’exploiter. Elle peut concerner tous les types de productions y compris, le cas échéant, les élevages hors sol d’une exploitation agricole, quels que soient la forme ou le mode d’organisation juridique de celle-ci, et le titre en vertu duquel la mise en valeur est assurée.
Un nouveau dispositif d’obtention de l’autorisation d’exploiter est entré ainsi progressivement en vigueur dans chaque région avec la publication des schémas directeurs régionaux des exploitations agricoles (SDREA) qui fixent au niveau local les orientations du contrôle. Antérieurement géré au niveau départemental, le contrôle des structures est maintenant une compétence du préfet de région. » (Source : Ministère de l’agriculture et de l’alimentation)